dimanche 21 octobre 2018

"How a dragonfly's brain is designed to kill" : vous avez dit "drone" ?

Présentation de la vidéo :
Cette vidéo a été diffusée le 15 septembre 2018 sur YouTube par DIY Neuroscience, une chaîne affiliée à TEDx. Pendant cette vidéo, le neuro-scientifique Greg Gage nous explique en quoi le cerveau de la libellule est fait pour la chasse.

Ce qui est dit :
La libellule a l'un des meilleurs taux de succès à la chasse (97 % de réussite), loin devant le lion (20% de réussite). Parmi les facteurs de réussite, il y a la vision à 360°, ou le contrôle séparé de chacune de ses ailes, ce qui lui permet de voler avec beaucoup de précision dans toutes les directions. Mais là où ça devient intéressant, c'est au niveau de la coordination entre les yeux et les ailes de la libellule.
En effet, un petit nombre de neurones, 16 exactement, font la liaison entre les yeux et les ailes de l'insecte et permettent de transformer la chasse en un ensemble de réflexes.

Comment ça marche ?
Quand une proie est détectée dans le champ de vision de la libellule, un signal est émis par le neurone correspondant, et ce signal qui se déplace de l'oeil aux ailes de la libellule modifie le rythme des battements d'une ou plusieurs ailes, ce qui fait tourner la libellule vers sa proie.

Une expérience a été réalisée avec une libellule fraîchement capturée.
L'insecte est anesthésié par un contact avec de la glace, ses ailes sont immobilisées entre deux rouleaux de tissu. Des électrodes sont fixées sur les neurones qui font la liaison oeil/ailes, et la libellule est placée, sur le dos, au bord d'une table. On peut ainsi voir sur un écran quand les neurones sont activés : à chaque signal envoyé, on peut voir un pic sur un écran.
Quand on fait passer devant les yeux de l'animal une feuille de papier avec un point noir dessus, les neurones s'activent quand le point noir va dans un sens mais pas dans l'autre.
Ce mécanisme permet d'approcher une proie qui s'approche, mais évite de s'épuiser à chasser une proie qui fuit.
Mais comment reconnaître une proie quand on a des yeux à facettes, qui sont très mauvais pour voir des détails de loin ?
Manifestement, la taille est importante. Si on montre des points de différentes tailles à la libellule, les neurones qui permettent de tourner vers la cible ne s'activent que si le point n'est pas trop grand. Ça évite de foncer sur un oiseau, par exemple.

Mon avis : 
Je trouve impressionnant que la nature ait, pour la libellule en tous cas, transformé la chasse, qui est un comportement assez complexe, en un petit nombre de réflexes. En plus, le nombre de neurones impliqués est vraiment petit, tout juste 16 neurones ! Ce mécanisme permet évidemment d'économiser un maximum d'énergie, mais ça veut dire que cet insecte peut capturer son repas sans y penser.

Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que les insectes ressemblent beaucoup à des drones : ils ont un comportement relativement complexe, mais ils ne sont pas du tout faits pour réfléchir, s'amuser, et avoir conscience d'eux-même, contrairement à beaucoup de mammifères.

Du coup, je trouve cette étude troublante parce qu'elle va dans ce sens : les libellules sont des "machines" qui chassent par réflexe, en mobilisant très peu de neurones.
Je trouve que ça ressemble à ce qu'on pourrait faire avec un drone, et j'espère ne jamais voir ce genre d'horreur en vrai.
Ce serait d'ailleurs intéressant de voir un écosystème artificiel fait de drones de ce genre. Enfin, sur une île éloignée. Dans un livre, posé tout en haut d'une étagère.

Voilà, cet article est terminé, j'espère qu'il vous a plu. N'hésitez pas à le commenter et à me donner vos conseils pour améliorer ce contenu.
Bonne semaine à vous, et évitez les robots tueurs !

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas d'accord avec une chose que tu as dite: rien ne nous prouve que les insectes n'ont pas une certaine conscience d'eux-même! Le fait que la Libellule chasse en usant de réflexes mécaniques peut très bien servir à économiser une énergie qui lui sert autrement à réfléchir! En tant que mammifères nous devons partir du principe que tous les être vivants n'usent pas des même mécanismes de consciences. Nous avons des mécanismes de mammifères, peut être que ceux des insectes sont radicalement différents et donc hors de notre compréhension...

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    1. Tu as sans doute raison, je suis mal placé pour dire ce qui se passe dans la tête d'une libellule, ou de n'importe quel autre être vivant d'ailleurs. Mea culpa, mon ressenti vis-à-vis des insectes est un peu... heu... spéciste.
      J'espère que cet article t'a plu quand même.

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